Barbara tome 1
Barbara est une jeune hippie, clocharde et alcoolique, que l'écrivain Yôsuke Mikura recueille dans la rue pour l'héberger chez lui. Leur cohabitation n'est pas sans heurt, l'homme est las des frasques de la jeune fille, de sa paresse, de ses beuveries, il la chasse souvent, puis part à sa recherche. Son besoin d'elle laisse perplexe, avant de comprendre qu'elle incarne une Muse nécessaire à la création de son nouveau livre, Mikura étant en panne d'inspiration.Dans le monde des lettres, l'écrivain est considéré comme un esthète raffiné. Ses livres sont des best-sellers, traduits à l'étranger. Il compte de nombreux admirateurs. Mais il est en fait affligé d'une tare fatale, au niveau psychique : c'est un malade avec des désirs sexuels anormaux ! Des hommes puissants souhaiteraient qu'il épouse leur fille, mais non. Concernant ce trouble compulsif des attirances sexuelles atypiques, l'histoire s'en occupe dans les premiers épisodes. Puis, le challenge de la création littéraire prend le pas. Barbara et Mikura forment un couple un tantinet masochiste, leurs scènes sont violentes, imbibées de whisky. Il n'y a pourtant pas d'impulsions amoureuses entre eux. C'est un équilibre fragile, une dépendance affligeante mais supportable. Barbara est une publication qui remonte déjà aux années 80, mais le style demeure dynamique et entraînant. Son auteur, Osamu Tezuka, est considéré comme un maître mangaka, cité en références. Il a écrit Barbara comme une pause entre deux oeuvres plus conséquentes (Ayako et Shumari) mais la série Barbara n'est pas à considérer en seconde classe. Les neuf épisodes de ce premier tome sont assez grisants, représentés comme une allégorie de l'art. Tezuka s'en explique dans sa postface, citant qu'il a été inspiré par l'opéra d'Offenbach, Les Contes d'Hoffmann. Il existe un deuxième tome que je vais découvrir bientôt, le personnage de Barbara, avec ses multiples défauts, a une bouille franchement attachante, qui gagne à être mise à nu.
<< Home