Mo - Marie Hélène Lafon
Mo - Marie Hélène Lafon
Mo est un fils à maman, du moins il vit auprès de sa mère, désormais veuve, il a trente-trois ans, célibataire, il s'occupe de tout dans le petit appartement. Même aux yeux de sa mère, c'est presque une honte de voir un homme s'occuper des tâches ménagères comme il fait ! Pourtant, Mo s'applique, il aime récurer, ranger, soigner les pieds de la mère, laquelle souffre et se plaint tout le temps. Elle a perdu un fils aîné, Mohammed, et a souhaité nommer le dernier né de la même façon, pour pallier le manque, mais selon ses dires, Mo n'est pas à la hauteur. C'est un homme solitaire, taciturne ou renfrogné. Il travaille au centre où il rencontre Maria, vendeuse à la ronde des pains. Fasciné par la jeune femme, il l'épie, la guette, s'émerveille et rêve à de belles histoires. Mais en réalité, les jours sont pluvieux, les gens se querellent et la famille est oppressante.
C'est un peu le thème du roman de Marie-Hélène Lafon : la famille, les liens noueux et les rapports haine/amour entre les membres. A un moment, un personnage déclare : "les mères voulaient faire pitié aux enfants pour les garder avec elles, elles n'avaient pas le droit, les enfants n'avaient rien demandé aux mères, eux". Les liens entre le fils et la mère sont complexes, l'auteur rode autour de l'idée, n'entre pas dans les détails à coup de références psychologiques mais sa façon feutrée, pudique et également crue rend le portrait réaliste et poignant. Mo est le personnage central, difficilement attachant mais non plus haïssable. Il a sa vie à lui, rythmée comme sur du papier à musique. Sa vision à lui est carrée, et il semble difficile pour Mo d'encaisser les colères. Il en a trop bavé et a trop contenu ses sentiments. Au final, cette lecture touche droit au coeur, elle est loin d'être mièvre ou misérable, mais elle est sensible à sa manière et la fin est saisissante ! A lire.
Buchet Chastel, 147 pages
Mo est un fils à maman, du moins il vit auprès de sa mère, désormais veuve, il a trente-trois ans, célibataire, il s'occupe de tout dans le petit appartement. Même aux yeux de sa mère, c'est presque une honte de voir un homme s'occuper des tâches ménagères comme il fait ! Pourtant, Mo s'applique, il aime récurer, ranger, soigner les pieds de la mère, laquelle souffre et se plaint tout le temps. Elle a perdu un fils aîné, Mohammed, et a souhaité nommer le dernier né de la même façon, pour pallier le manque, mais selon ses dires, Mo n'est pas à la hauteur. C'est un homme solitaire, taciturne ou renfrogné. Il travaille au centre où il rencontre Maria, vendeuse à la ronde des pains. Fasciné par la jeune femme, il l'épie, la guette, s'émerveille et rêve à de belles histoires. Mais en réalité, les jours sont pluvieux, les gens se querellent et la famille est oppressante.
C'est un peu le thème du roman de Marie-Hélène Lafon : la famille, les liens noueux et les rapports haine/amour entre les membres. A un moment, un personnage déclare : "les mères voulaient faire pitié aux enfants pour les garder avec elles, elles n'avaient pas le droit, les enfants n'avaient rien demandé aux mères, eux". Les liens entre le fils et la mère sont complexes, l'auteur rode autour de l'idée, n'entre pas dans les détails à coup de références psychologiques mais sa façon feutrée, pudique et également crue rend le portrait réaliste et poignant. Mo est le personnage central, difficilement attachant mais non plus haïssable. Il a sa vie à lui, rythmée comme sur du papier à musique. Sa vision à lui est carrée, et il semble difficile pour Mo d'encaisser les colères. Il en a trop bavé et a trop contenu ses sentiments. Au final, cette lecture touche droit au coeur, elle est loin d'être mièvre ou misérable, mais elle est sensible à sa manière et la fin est saisissante ! A lire.
Buchet Chastel, 147 pages
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