28 septembre 2006

Sense and Sensibility

"Elinor était douée d'une force d'intelligence et d'une netteté de jugement (...) Elle avait un coeur excellent; son tempérament était affectueux et ses sentiments profonds, mais elle savait les gouverner. Marianne disposait, à beaucoup d'égards, des mêmes moyens que sa soeur. Elle était sensée et perspicace, mais passionnée en toutes choses, incapable de modérer ni ses chagrins ni ses joies. Elle était généreuse, aimable, intéressante, bref, tout, excepté prudente."

C'est ainsi que s'exprimait Jane Austen en décrivant ses deux personnages féminins de Sense and Sensibility. Deux soeurs qui vivent avec leur mère, récemment veuve, qui perd ainsi le bénéfice de vivre dans leur prestigieuse propriété de Norland Park, selon une règle ancestrale et absurde qui donne à l'aîné mâle d'hériter de tous les biens du père, ne laissant rien aux filles (elles n'ont qu'à se marier !). Voilà un point (parmi d'autres) que Jane Austen dénonçait dans ses romans : la condition féminine bassement dépendante du bon vouloir des messieurs.
Ainsi, Elinor, Marianne et leur mère emménagent à la campagne, dans une maison "acceptable". Mais dans ces conditions, comment envisager un bon mariage quand on ne perçoit qu'une faible rente annuelle ? Un cercle infernal. Malgré tout, Marianne veut croire à sa bonne étoile et s'enflamme pour le séduisant et séducteur Willoughby, potentiel héritier de la grosse fortune de sa tante. Marianne n'écoute que sa "sensibilité" et perd toute sa "raison". Il n'est pas possible de souffrir, d'être trompée et encore moins de se contenir. Quand on aime, on ne compte pas !

C'est en quelques mots le propos de ce film d'Ang Lee, fidèle à la lettre du roman de l'anglaise Jane Austen. Kate Winslett prête ses traits à la jeune et ardente Marianne. Elle y donne toute sa fougue romantique et ses tourments amoureux. C'est clair : on ne voit qu'elle ! Elinor interprétée par Emma Thompson connaît également des élans du coeur que sa réserve légendaire modère, et celle-ci passe donc quasi inaperçue. Mais le duo des soeurs Dashwood est indissociable et déclenche des drames passionnels en série. Le casting en général est superbe : Hugh Grant, pétri d'humilité, ou Alan Rickman, en Colonel Brandon taciturne et grave, font partie du lot. Plus le cortège des personnages secondaires, nécessaires à la trame du roman de Miss Austen. Une histoire somptueuse, un film prenant, bref un Classique à voir.

Six Feet Under


Curieuse, intriguée, alléchée et ne pouvant y résister, j'ai succombé à la Six Feet Under - mania ! En 13 épisodes, j'ai aussitôt adopté la famille Fisher et leur commerce de croque-morts, où la rigueur est de mise, surtout pour les apparences. Car en commençant la série sur la mort tragique du père de cette tribu, le scénario a pris la décision de lâcher la bride qui retenait les protagonistes de Fisher & Fils. Le fils ainé, Nate, rentre au bercail et intègre l'entreprise familiale, contre son gré, car il a en horreur ce métier macabre. Son frère David se sent dépossédé et agacé par cette collaboration, il en veut à son père en lui jouant ce vilain tour par-delà la mort. Leur jeune soeur Claire est encore plus flouée de son héritage, sa seule issue est de poursuivre des études, chose qu'elle n'apprécie pas, cette fille est sombre, gothique et cynique. De plus, elle est attirée par des types louches, qui ne lui attirent que des soucis. Sur le plan sentimental, les frères Fisher pataugent également dans des histoires complexes : David n'assume pas son homosexualité et Nate a rencontré la très psychotique Brenda dans l'avion qui le ramenait chez lui.

Enfin bref, voilà déjà quelques matériaux bien juteux pour broder des épisodes déjantés, dérisoires et sordides. Car le plus de cette série est forcément son humour noir, le sentiment qu'on grince les ongles sur le tableau de l'école, jusqu'à n'en plus pouvoir le supporter ! Cette série frise misérablement la dépendance, le téléspectateur devient accro, il en redemande, il avale les petites séquences où la mort frappe de plein fouet, sans moufter. Toutefois, Six Feet Under dédramatise la mort, vous en donne un goût moins amer et démontre insidieusement la beauté et la toute-puissance de la vie. Il faut en profiter, quoi !

Dans ce casting hors pair, j'avoue une sympathie sans bornes pour Mrs F., interprétée par Frances Conroy, et pour David / Michael C. Hall, un refoulé au début et qui se lâche au cours de la saison, de manière impudique, déraisonnable mais hilarante. Je croyais ne pouvoir en supporter plus de quelques épisodes : l'ambiance est lourde et lugubre, la drogue trop banalisée et la névrose imposée par le couple du frère et la soeur Chenovitz franchement lourde sur la fin. Et puis non, c'est irrésistible, cela sort de l'ordinaire, c'est drôle, oui ! Six Feet Under mérite tous ses titres de gloire, ses récompenses et les louanges à en pleuvoir !

  • Un site perso sur la série
  • Le site de HBO
  • Le site de Warner avec la bande-annonce extraordinaire, plus la musique !

24 septembre 2006

Medium

Allison DuBois est medium, c'est à dire qu'elle rêve des âmes, elle entend les voix des gens disparus qui lui adressent leurs messages de l'au-delà. Ces âmes entrent en communication avec elle afin de résoudre un mystère, une disparition, un meurtre, un kidnapping... En se basant sur ses rêves, Allison permet de remonter le fil des intrigues et de décoder les messages "subliminaux" qu'elle perçoit. Allison met à profit "ce don" en travaillant pour le procureur de Phoenix dans l'Arizona.
Si les enquêtes trouvent souvent une réponse aux nombreuses questions, la vie d'Allison commence peu à peu à devenir un vrai cauchemar. La jeune femme est mariée à Joe, mère de trois petites filles et doit ainsi jongler entre son travail, sa vie de famille et ses insomnies. L'équilibre est sur le fil du rasoir, car Allison se sent un devoir "moral" de répondre aux attentes des âmes qui la sollicitent pour éviter tout délit, mais d'un autre côté Allison n'est plus tout le temps présente pour conduire les filles à l'école, rentrer le soir et partager le repas avec les siens. Même si Joe est fort conciliant et compréhensif, la tension devient de plus en plus palpable et le couple pourrait être en danger.
C'est du moins ce que suppose le dernier épisode, De l'autre côté du miroir, qui n'est en fait qu'une première partie, la suite devant se découvrir en saison 2 !.. Au cours des 16 épisodes de 40 minutes approximatives, l'histoire d'Allison DuBois est palpitante (et véridique, le personnage n'est pas du tout fictif et se rapporte à l'expérience d'Allison DuBois, la vraie). Il y a un délicieux et savant mélange entre le plongeon dans les rêves médiumniques, la résolution des signes et la conduite de l'enquête, puis dans la vie de famille des DuBois, les conséquences chez les eux et les autres, quand l'aînée s'aperçoit qu'elle possède le même don, ou l'excentrique cadette est capable de voir les enfants morts, et le mari, Joe, un modèle du genre, présent, apaisant, chevalier servant !.. un bonheur !
Cette série a été récompensée par un Emmy Award pour le rôle principal dans une série dramatique formulé à Patricia Arquette, qui campe le rôle d'Allison DuBois, avec toute la sensibilité et l'empathie dont elle est capable. Excellente série sur plusieurs points !

Des petites trouvailles du ouèbe :

  • Chez Gaëlle, dans son Café... le temps d'un intermède dvd.
  • Joe DuBois, le mari pas top mais top modèle ...
  • le site officiel de la série
  • le site d'Allison DuBois, la vraie



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